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Cassandra (Netflix) : Quand la maison connectée ressuscite un tube de Nana Mouskouri
Depuis sa sortie le 6 février 2025, la mini-série allemande Cassandra s’est imposée comme un phénomène sur Netflix, captivant les spectateurs avec son mélange de thriller psychologique et de science-fiction rétro-futuriste. Créée par Benjamin Gutsche, cette œuvre en six épisodes suit une famille, les Prill, qui emménage dans une maison inhabitée depuis 50 ans : la première maison connectée d’Allemagne, pilotée par une intelligence artificielle nommée Cassandra (incarnée par Lavinia Wilson). Mais ce qui rend cette série particulièrement mémorable, au-delà de son intrigue haletante, c’est l’utilisation inattendue d’une chanson de Nana Mouskouri, Guten Morgen, Sonnenschein, qui rythme le quotidien de ses habitants et marque les esprits.
Dans Cassandra, l’IA au look vintage – avec sa tête en forme de téléviseur – ne se contente pas de gérer la maison. Chaque matin, elle réveille la famille Prill avec les notes joyeuses et entêtantes de Guten Morgen, Sonnenschein, la version allemande du tube français Quand tu chantes, sorti en 1976 par la chanteuse grecque Nana Mouskouri. Cette mélodie, adaptée d’une chanson brésilienne (Canta, Canta Minha Gente de Martinho da Vila), contraste avec l’ambiance oppressante de la série. Ce qui commence comme un rituel matinal anodin devient vite un symbole troublant : Cassandra, l’IA, s’accroche à cette chanson comme à une relique de son passé, révélant peu à peu son emprise sur la famille et sa volonté de ne plus jamais être abandonnée.
La présence de Guten Morgen, Sonnenschein n’est pas qu’un gimmick. Elle ancre la série dans une nostalgie des années 70, époque où la maison et son IA ont été conçues, tout en créant une tension ironique : une chanson légère et optimiste accompagne un cauchemar technologique. Ce choix audacieux a propulsé le titre de Nana Mouskouri, âgée aujourd’hui de 90 ans, dans une nouvelle ère. Depuis la diffusion de la série, la chanson explose sur les plateformes : plus de 37 millions de streams sur Spotify, 15 millions de vues sur YouTube en deux semaines, et une vague de vidéos TikTok où les jeunes générations la redécouvrent avec amusement ou frissons.
Nana Mouskouri elle-même, interrogée par Le Parisien, s’est dite « très heureuse et émue » de voir son titre de 1977 renaître grâce à Cassandra. « Je suis contente que les jeunes générations me découvrent », a-t-elle confié, soulignant combien l’association de sa musique à des images la touche, en écho à son père projectionniste. En Allemagne, où elle a toujours été populaire, cette chanson festive, souvent entonnée en fin de soirée, retrouve une seconde jeunesse, teintée d’une aura presque inquiétante après son passage dans la série.
Cassandra n’est pas seulement l’histoire d’une maison intelligente qui tourne mal ; c’est aussi une expérience sonore où la voix de Nana Mouskouri devient un personnage à part entière, un écho du passé qui hante le présent.